Croyances et remèdes de grand-mère
Nous connaissons tous et toutes une liste impressionnante de croyances hétéroclites, venues jusqu’à nous depuis la nuit des temps. Certaines, tout à fait incongrues et sans conséquences, sont à regarder comme autant de « perles » pouvant illuminer nos journées d’un large sourire, voire d’un grand rire franc !
Ne perdons pas ici l’occasion d’en citer quelques-unes : Ma grand-mère répétait de sa grand-mère, qui le tenait de la sienne que… « si une femme enceinte prend peur de quelque chose et qu’elle met ses deux mains sur le visage en criant, son bébé aura des tâches de vin ! » ou encore « lorsqu’un enfant perd une dent de lait, si elle est jetée au hasard et qu’un animal la mange, il lui repoussera une dent d’animal ». J’en passe, et des meilleures !
D’autres ont encore à ce jour des conséquences dramatiques, notamment sur la faune ! Combien d’espèces persécutées à cause de leur aspect, de leur mode de vie ou de prétendues propriétés se voulant quasi magiques ?
Des exemples ? Les crapauds, chouettes, chauve-souris et autres loups (pas garou du tout), signes de mauvaise fortune, qui sont persécutés jusqu’à quasi extinction ! Certains qui sont encore cloués vivants sur les portes d’entrée pour éloigner une prétendue fatalité ! Les os de tigre, la corne de rhinocéros, qui seraient toujours à l’heure actuelle des sortes de panacées et continueraient à faire l’objet d’un odieux braconnage, malgré toutes les interdictions !
Ne parlons même pas des chats, noirs ou colorés, dont l’espèce fut pourchassée pendant des siècles et inspire encore la méfiance et les bas instincts de certains. La seule croyance vérifiable concernant les chats devrait pourtant être celle-ci : « si un chat noir traverse la rue devant vous, cela signifie… qu’il va quelque part ! »
D’autres enfin, les plus nombreuses peut-être, proviennent d’une observation empirique de la nature et ont pu servir de code de conduite se vérifiant au fil des siècles. Nos « anciens » ont observés, testé,… et peu à peu appris à mieux connaître les secrets de la nature tant pour se nourrir que pour se soigner, pour éviter les foudres des éléments que pour déterminer les périodes propices aux semailles et aux récoltes.
S’ils ont commis bien des erreurs, parfois fatales, ils ont aussi peu à peu découvert les arcanes secrets des éléments et les vertus de plantes encore utilisées avec succès, car porteuses de principes actifs à présent corroborés par les recherches scientifiques de pointe. Nous avons tous en tête la tisane de thym pour mieux expectorer, celle de menthe pour digérer ou le tilleul pour un sommeil de qualité… Autant d’alliés à retrouver et apprivoiser, en se penchant d’un peu plus prêt sur certaines vieilles « recettes » familiales. Cela en ayant à l’esprit que nombre de médicaments sont des dérivés de plantes dont on a isolé une ou des molécules actives pour les synthétiser et les revendre à prix d’or !
Les remèdes de grand-mère ont souvent fait leurs preuves. Ils sont naturels, bon marché et généralement faciles à préparer. De plus, ils ont bien souvent beaucoup moins d’effets secondaires débilitants que des médicaments labellisés ! Il existe de nombreuses sources fiables reprenant les plantes médicinales de nos régions ainsi que leurs différentes propriétés, indications, contre-indications, mode de séchage et de préparation, etc.
En outre, se tourner vers cette sagesse populaire, issue du fond des âges, vous aidera à :
– développer, votre esprit critique (en comparant et analysant plusieurs sources)
– acquérir un meilleur niveau d’autonomie tout en vous rendant plus responsable (découvrir des aliments simples dont les vitamines, minéraux et autres composants apporteront plus d’équilibre et de résistance à votre organisme ; soigner vos petits « bobos » et autres maux communs d’un tour de main – de maître,…)
– développer votre sens de l’observation (en apprenant à reconnaître et identifier, à récolter puis transformer,…)
– ajouter votre pierre à l’édifice et apporter vos nouvelles connaissances, vos propres « trucs et astuces » à vos proches, et ainsi les rendre plus attentifs à développer leur esprit critique, acquérir plus d’autonomie, etc.
En d’autres mots, amusez-vous ! Ouvrez vos yeux et votre esprit et partez à la chasse, non pas « aux sorcières » (ça c’est déjà fait), mais aux informations… Multipliez vos sources, confondez-les, apprenez à voir au-delà des mots !
Dans un monde dans lequel tout se dit ainsi que son contraire, ne prenez jamais rien pour acquis, posez-vous des questions… les « bonnes » questions. Et ainsi devenez des CRACS* à part entière !
* CRACS : Citoyen – responsable – actif – critique – solidaire
Par Marianne Courtois, formatrice-coordinatrice au CJLg